Désobéir face à l’urgence sociale et climatique


Face à l'urgence climatique, les appels à mobilisation se multiplient du côté des associations comme de celui des scientifiques. Depuis plusieurs mois, des étudiants et lycéens se mobilisent dans le monde, rejoints le vendredi 15 février par les jeunes français. Ils étaient plus de 700 devant le Ministère de l'écologie pour cette première édition de leur « grève pour le climat », répondant ainsi à l'appel de le jeune suédoise Greta Thunberg. Des évènements seront organisés chaque vendredi. Comme mode d'action, ils ont choisi la désobéissance civile non violente. Ce type de mobilisation consiste à mener des actions pacifistes, parfois à la limite de la légalité, afin de faire modifier une loi, ou une pratique, considérée comme injuste, tout en alertant l'opinion publique, dans le but de faire avancer le bien commun.

L'action directe fait de plus en plus d'adeptes dans l'hexagone. À l'appel des Amis de la Terre et d'ANVCop21, plus de 900 personnes ont participé au « nettoyage » de l'agence principale de la Société Générale, le 14 décembre dernier. L'opération, menée le dernier jour de la Cop24, visait à dénoncer les investissements de la banque dans les énergies fossiles. Élodie Nace, porte parole d'Alternatiba, confirme cet intérêt sans précédent « Face à l'urgence climatique et sociale, il est temps d'entrer en résistance et les citoyens l'ont bien compris. De juin à octobre, pendant le Tour Alternatiba, plus de 2400 personnes ont été formées à l'action non violente » et depuis l'engouement ne faiblit pas. Les étudiants commencent eux aussi à se former, auprès d'ANVCop21 ou du collectif Les Désobéissants.

Rendez-vous était donc donné, en banlieue parisienne, pour un stage d'une journée. Barbe de trois jours, jean, baskets, blouson à capuche et foulard violet autour du cou, Rémi Filliau, 35 ans, se présente. Membre du collectif Les Désobéissants, il forme des citoyens à désobéir depuis 5 ans. En tout, plus de 2000 personnes ont été formées, en France et à l'étranger. Rémi enjoint chacun à se présenter. Il y a Eva, Benjamin et Antoine, étudiants, venus « trouver des moyens d'action concrets». Cédric, 34 ans, enseignant dans un lycée « inquiet pour l'avenir ». Marianne, 58 ans, photographe, « désobéissante dans l'âme » qui a déjà fait la formation et espère monter un « collectif de mamans » sur des actions. En tout, ils sont 21, entassés dans un garage avec des inconnus. Les cheveux blancs côtoient les dreadlocks, les parcours de chacun diffèrent, mais le constat est unanime : il est plus qu'urgent d'agir pour plus de justice sociale et climatique, quitte à braver la loi si nécessaire. 

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